- -= Vous en tant que personne =-
Nom : Nina
Âge : 19
Je suis : étudiante
Centres d'intérêts : un peu pour tout
Niveau RP : débutant
Comment êtes-vous arrivé sur Taisen Dynasties ? : par biais d'un topsite
- -= Vous en tant que personnage =-
Prénom : Tsuki
Nom : Ryuuzenkou
Âge : 16
Village, Voie et Grade souhaité : Kiri - Samouraï - Disciple
Description physique : Taille moyenne - Long cheveux bruns souvent attachés en chignon désordonné - Yeux noirs - Peau claire - Lèvres fines - Traits fins saillant - Epaules fines et larges - Katana au dos - Habits = drapé blanc
Description mentale : Instable - Double (Elle) - Renfermée - Effrontée - Un soupçon sadique - Silencieuse - Impulsive
Histoire :
Partie 1 : DestinLa guerre est finie et ma mère continue à crier. Ma mère s'égosille comme une vache à lait. Ma mère beugle.
C'est ma faute.
Dans ses cris, le silence est roi. La pièce raisonne de son vide. Une table en bois, basse, prend le milieu de cette salle pour siège. Unique, une haute plante attend un rayon de soleil prêt de la fenêtre. Mais le gris prime. Aucune lumière, blanche ou noire, l'indifférence règne.
Personne n'est là, seulement elle et moi, à demi sur un tatami blanc cassé. Un demi-moi qui refuse déjà d'obéir.
Elle montre son premier visage, le plus bas.
Le passage est chaud, visqueux.
Quel poisse.
J'ai la tête en été
Un cocon d'entre-chair
Les pieds déjà en hiver
Un enfer d'une autre terre que la mienne
- AHHHHHHHHHHH !
Je lâche prise. Ma mère me fixe, des gouttes perlent sur son nez, ses joues et son front. Elles tombent sur le dessus du futon, lourdes et épaisses. Haletante, elle saisit ma cheville, m'installe doucement sur ses jambes endolories et là sa main s'abat. Ma mère me frappe. Sa main est rappeuse mais chaude. Je m'en accommode. J'ai l'impression que celle qui m'a donné le jour s'affole.
Courant d'air.
- Akiri. L'enfant est venu, muet...
Une ombre s'approche. Contourne la table, immense. Ça fond sur moi. Ça va m'engloutir. Je crie. Les larmes me viennent, c'est la première fois. Et je respire. Quelle odeur immonde. Ça sent la merde.
- Elle pleure. C'est une fille.
Il a parlé. La sentence est tombée. Une fille ...
Partie 2 : L'envie- Je veux être comme toi, Papa.
Assise avec mon bol de riz entre les doigts, le dos haut et droit, mon échine tremblait. J'avais jeté ça. Mes mots pesés dans ma gorge, ils raclaient les parois de ma bouche.
- La guerre est close. Personne n'a besoin de moi, encore moins d'une fille.
Courant d'air.
Je marche. Mes pas me traînent. La boue colle à mes sandales et mes doigts de pieds s'embourbent. Deux ou trois personnes jettent leurs yeux sur moi, rapidement. Je ne pense rien. Je ne pense pratiquement jamais. C'est emmerdant de penser.
Par contre
elle me parle. Doucement et durement, à son habitude. Je
la regarde souvent. Tête baissée,
elle apparaît, fluide, liquide,
elle vacille.
Sa bouche rosée et pincée m'articule.
Ses yeux me percent, « fenêtre » de mon âme que je lui partage.
Volte faces
Double de flaque
D'outre femme
Mon corps se partage
Fascinante, déchaînée.
Elle l'aime sans règles.
Elle l'aime sans cesse. Moi, je
la laisse faire,
elle n'est pas méchante. Je ne sais pas si il l'aime lui. Je crois.
C'est
elle qui est sortie.
Elle apprécie le froid. Ça sclérose
ses humeurs.
Elle l'aime mais
elle pense qu'il a tord.
La guerre n'est pas finie. Elle ne le sera jamais. Le monde entier était une guerre. La ville toute entière était cramoisie. Cette ville mourrait sur elle-même, sa boue se mélangeait à ses excréments et la prenait à la gorge. Ses propres mains l'étranglait. Je n'étais que sang, et les autres n'étais que sang aussi. C'était une nécrosis permanente. Ça mourrait de l'intérieur, doucement mais sûrement. La vie était en guerre. J'étais une guerre à moi seule. Si on n'avait pas besoin de lui, par n'importe quel moyen, on aurait besoin de moi.
Mon pas craque
Et c'est ta main que je quémande
Dans ma face
La paume de mon Adam
Jure impossible
Voit mes entrailles,
Hurlent le possible
Partie 3 : Abandon 13, mon âge.
Aujourd'hui, nous allons à l'ouest. Kiri se brume, comme souvent.
J'ai mal au pied. Le chemin me fatiguent. Le silence pèse. Ma mère me semble si vide, à son habitude. Ses grands yeux ne disent rien. Jamais. Même sa nuque semble courbe. Toujours. Son fameux chignon brun n'inspire rien, son corps n'inspire rien, ce ventre qui fut mon monde n'inspire rien. Ma mère tout entière n'est rien.
Papa est là. Sa stature m’assombrit à nouveau. Statue. Droit et gigantesque. Il fixe la brume.
Elle, le fixe. «
Qu'a-t-elle de plus cette grise épaisse ? ».
Nos pas sont secs, décidés et brisant. Les flaques se soulèvent sous notre passage.
Bientôt une heure..
Nous sommes arrivés. Les parfums se confondent. Poissons, étoffes, thés et fleurs de cerisier embaument le marché.
Une silhouette sombre se dessine. Le noir se fond dans les perles de gris. Les formes qui se confondaient se précisent, certaines bougent, d'autres sont fixes. Je perçois alors le monde, grouillant, s’affairant, tête baissée. Aigri par leur effroi constant, ils me donnent envie de vomir.
Je déglutis.
Elle gueule.
Intérêt soudain. Même
elle se tait. Mord
sa lèvre devant ses quelque uns, bandits, ocre glacé. Dans cette foule, les seules têtes relevées.
Os pales
Courant de squelette
Rage affamé
Maitre-lieu
Le loup rale
Je me sens un peu dépassée.
Les étalages de ce marché me surpassent. Plombent mon corps.
J'aimerai saisir la main de papa. Grande, sans faille. Je sais que je ne le peux pas. Je peine.
Elle, lève haut la tête.
La foule se déplace comme un seul homme. Aucun régiment, pas de guerrier, ni d'homme, juste des boules difformes qui cherchent à se disperser mais participent de la même forme. Au loin, cette masse se perd. Englouti par le brouillard, les corps dans mes yeux s'évanouissent.
Le rythme s'accélère. Les bonnes femmes crient.
Marée divine. Une vague blanche s’abat. Loup devient chien aux abois.
Le rouge se mêlent au gris. «
Quel tableau ! ».
Elle bouillonne, s'émerveille comme une enfant.
Tout se précipite. Le brouillard se change en eaux. Les gouttes porcelaines se brisent, des gens trébuchent autour de moi. Ce sont des mouches, qui fuient vers le plus petit merdier tranquille qu'ils peuvent trouver.
La pluie me gèle. Les étalages ruissellent. Je tourne un œil vers mes cheveux qui rigolent sur ma joue. Mon regard s'attarde : inhabituel, l'étrange m'interpelle. Je me retourne. Où sont-ils ?
Stoïque. J'ai l'absence dans mes veines.
Tétanisée.
- Tsuki !
- …
- Tsuki !
J'étais loin. Son murmure siffla dans mes tempes.
- Elle retrouvera son chemin. Viens.
- …
Ma mère suivit.
Ils descendaient du ciel. Je ne dépassais presque pas de terre. Le bas des étalages traînaient dans la boue.
Dessous, il faisait presque chaud. Moite. L'étoffe m'étouffait. J'étais prise jusqu'à la gorge.
Elle frissonne de plaisir. Tout
ses spasmes me piquent. Tout se brouille. La brume vient me chercher jusqu'ici.
Ma brume. L'espace entre la boue et le début de la bâche me laisse voir un tréfonds de lumière. Mais la lumière bouge. Blanc. Immaculée conception.
Bruit sourd.
Un corps cogne.
Tête au sol. Deux orbites béants fixe mes ébènes.
Gris, blanc et sang. Elle se grise.
Tourne tête
Pupille dilatée
Dernier souffle pour chant
Le corps vrille
La boue façonne.
Partie 4 : « Toute innocence triche » (Alain Bosquet)
Mes yeux collent. Je les force à s'ouvrir.
L'odeur a changé. L'hymne aussi. Le vent pèse et virevolte. Frappant. Il embaume la pièce d'un parfum iodé, c'est irrésistible.
J'ouvre mon regard sur le plafond. Haut, les planches de bois imposent par la couleur de leur vielle histoire. La mousse ne s'est pas donnée tout les droits, elle flirte avec ce ciel artificiel. Vert, marron. La teinte est froide mais chaleureuse.
Une porte grince.
- Alors, la dormeuse ?
Muette. J'ai le larynx recroquevillé sur lui-même. Je suis paralysée par l'incertitude.
Elle veut bondir, savoir, connaître, voir, tout entendre, tout sentir ... C'est une boulimique affamée.
- Tu ne veux pas répondre. Bien.
- Je n'ai pas peur.
- Et je ne l'ai jamais insinué.
Il se tient debout devant moi. Sa silhouette est élancée. Sous sa tunique se décèle un ensemble osseux, quasi rachitique. Mais
elle sait qu'il n'en est rien.
Elle aime deviner.
Elle prédit alors facilement que sa force n'a d'égale que sa sécheresse. Sa stature est immense.
Ses yeux, lubriques me sondent. Il me met mal à l'aise. Mais ma pudeur ne tarde pas à se heurter à sa prestance.
Sage grandiloquent.
- Je vais m'asseoir prêt de toi.
Il s'élance lentement vers moi. Et d'un geste leste et adroit, s'installe à quelques centimètres de mon flanc droit.
- …
- Bien. Quel est ton nom ?
Elle sourit, sournoisement.
-
Tsuki.
Je panique. Leurs assurances me glacent. Je suis à nouveau paralysée.
Elle,
elle jubile.
Elle ne veut qu'une chose :
sa satisfaction. A lui. Et à
elle. Surtout à
elle.
- Hm. Tsuki ... Sais-tu que tu porte le nom d'un mouvement de katana ?
Il pousse une de mes mèches. Avec sa main, trace un arc sur ma joue.
- Un mouvement ... un peu comme celui-ci.
Sa voix est assurée. Quand il parle sa bouche libère toutes ses dents. Blanches cassés, acérées, elles l'obsède.
- Je pourrais t'enseigner.
Elle vrille. Me terrasse sur
son passage.
Ses oreilles éclatent.
Son sang bouillonne.
Elle exulte.
J'ai compris et
elle aussi. Son plaisir sera notre monnaie d'échange. Et comme pour sceller l'accord, je lui laisse toute place. Mon corps est à lui et c'est
elle que j’envoie au bûcher. Il prend ma main, la glisse sur son ventre. Il fait voyager ma paume jusqu'au bas de sa toge où il la pose, tendrement.
Elle le regarde. Pour la première fois, bouche bée. C'est ce qu'
elle veut et on lui donne.
Il me regarde. Lâche ma main. Esquisse un sourire sur ses lèvres et m'assoie sur ses hanches ...
Pomme d'un nouvel Adam
Fissure du sol
Le guide est ombre
Idolâtrie folle
L'ébène s’affaisse
Nouvelle Fidèle
« Toute innocence se souille inéluctablement. »
(Gilles Leroy)